Recit d’une rencontre avec le gorille de montagne

Ce voyage, j’en avais rêvé depuis des années, en fait depuis que j’avais assisté à une conférence donnée par Jane Goodall à Paris. Depuis ce jour, j’avais lu de nombreux  ouvrages consacrés aux grands singes, la plupart écrit par Emmanuelle Grundmann et illustrés par Cyril Ruoso . Je n’avais pas manqué, non plus, les expositions présentées au festival de Montier en Der, consacrées aux Gorilles

Mais à ce jour, je n’avais pas eu l’opportunité de partir en Afrique de l’est, sur les traces des Gorilles des montagnes et des Chimpanzés

Ce moment était venu, en ce mois de mai 2014, d’aller à la rencontre de nos si proches parents.

En compagnie de quelques amis photographes,  je pars pour l’Ouganda, sur les traces des grands singes (mais aussi, bien sûr pour observer la nature qui semble si riche dans cette région du monde)

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Récit d’une rencontre avec le gorille de montagne

A notre arrivée à Entebbe, nous prenons immédiatement la route, cap à l’ouest, en direction des montagnes et de la frontière avec le Rwanda et la république du Congo. Il nous faudra près de 2 jours pour rejoindre notre destination, la foret impénétrable de Bwindi, au nom magique et prédestiné. Même si les routes (ou les pistes) sont de bonne qualité, les distances sont importantes.

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En ce lieu, dont la superficie ne dépasse pas les 350 Km2 vivent plus de 400 Gorilles des montagnes, soit près de la moitié de la population mondiale de ces grands singes.

 

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Sur les 20 familles de gorilles présentes, seules 9 sont « accoutumées «  à la présence humaine et c’est bien sur autour de ces groupes que les « Gorilla Trekking «  sont organisés.

Avant de pouvoir espérer les approcher, il faut réserver, de préférence de longs mois à l’avance, les permis nécessaires. Sur place, des groupes limités à 8 personnes (par famille de gorilles et par jour), une taxe individuelle de 600 US $, un contact avec la famille « attribuée «  limité à 1 heure, les conditions sont draconiennes (et couteuses). Il est  impossible, à l’avance, de connaitre la famille de gorille que nous allons approcher. Nous nous en remettons à la chance.

Le rendez-vous au poste des rangers de Ruhija, tout près du Lodge où nous avons passé la nuit, est fixé à 7h30. C’est là que les Guides organisent les trekkings, et surtout repartissent les visiteurs. Pour notre petit groupe, ce sera « Oruzogo «, un groupe de 23 Gorilles, avec un mâle « Dos argenté «  et de nombreux jeunes. Il s’agit de la dernière famille accoutumée à l’homme, mais notre escorte nous affirme que les observations peuvent être extraordinaires

Nous reprenons les véhicules, pour rejoindre le point de départ de la « piste, là où il nous faudra commencer notre marche. Nous sommes à plus de 2300 mètres d’altitude et le souffle est un peu court.

Une heure de route et soudain, au détour d’un virage, un petit groupe se tient au bord de la piste  : Rangers, policiers, porteurs, tout est en place pour aller au-devant de notre rêve.

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L’organisation mise en œuvre est quasi militaire : 2 rangers, escortés par 2 policiers armés (La kalachnikov, bien connue), des porteurs aussi, pour notre matériel. Les enjeux de la protection des gorilles, le braconnage et la corruption nécessitent cette lourde structure, seule capable d’assurer la survie des grands singes dans cette région.

Personne ne se presse et nous comprenons que les trackers, partis bien en avant, n’ont pas encore retrouvé la trace des gorilles. Heureusement l’attente ne sera pas trop longue et nous entamons la descente.

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Il semblerait, en effet, que les primates soient au fond d’un vallon. Le terrain est très pentu, glissant. Nous devons cheminer au travers des hautes herbes, arbustes, et nous extirper de racines qui souvent nous entravent. Parfois, nous abandonnons ce qui ressemble à un sentier, pour partir « hors-piste «. Les Pisteurs tracent un chemin à la machette, nous avançons péniblement, nous chutons, nous nous relevons. Il fait près de 28 ° et le taux d’humidité (proche de 100%) rend la progression difficile. A plusieurs reprises, notre escorte nous fait signe de nous arrêter, nous attendons les informations des trackers qui ont perdu la trace des gorilles.

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Nous sommes maintenant descendus de plus de 400 m mais au fond du vallon, point de gorilles. Il nous faut remonter, sur l’autre versant et regagner l’altitude perdue.

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Nous cherchons les moindres indices de présence des gorilles.

Pendant plus de 2h30, nous allons monter, descendre, remonter. La progression est toujours aussi difficile, nous commençons à douter. Et puis soudain, nos gardes s’arrêtent : Une masse noire, à quelques mètres, un Gorille. Il a dû nous entendre arriver. Je suis à quelques mètres de lui, Backwate, le dos argenté. Il me toise, paisible. Je ne sais si mon souffle est coupé par l’émotion ou par l’effort que je viens de fournir.

Gorille dans la foret de Bwindi
Gorille dans la foret de Bwindi

La séance « photo commence. Les appareils crépitent. Ici ,point de gros télé objectifs ,Grand angle ou court télé suffisent

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Au milieu d’une végétation extrêmement dense, je commence à percevoir d’autres ombres.

Peu à peu, nous distinguons, aux alentour tout le groupe. Une femelle et son petit sont perchés dans un arbre.

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Les autres membres de la famille sont fort occupés à déguster des feuilles. La proximité avec les grands singes est étonnante, nous sommes parfois à moins de 3 mètres de nos « cousins «

 

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Un étrange sentiment m’étreint, celui qui me renvoie aux origines de l’homme. La petite communauté vit ici, comme aux premiers jours. Dans le regard des gorilles, on peut distinguer la confiance que leur assure leur force tranquille.

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Mais le temps passe vite et l’heure fatidique approche .Notre escorte donne le signal du départ. Nous laissons nos hôtes à leur dégustation de feuilles et à leur sieste et nous commençons la marche du retour. Il faut encore monter. La pente est rude et notre cheminement très lent. Heureusement, la piste n’est pas trop loin. C’est très essoufflé, mais heureux que nous retournons à la civilisation

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2 comments

  1. albi
    23 juin 2014 at 16 h 37 min — Répondre

    bonjour !
    merci pour les belles photos, j’ai adoré de lire le texte, les emotions, la foret bien dense….
    bravo aussi pour la crotte de gorille, j’ai oublié de la prendre en photo –;)))amicalement albi

  2. Laura Millaud
    9 novembre 2014 at 9 h 24 min — Répondre

    Magnifiques photos !! Ce voyage me fait rever !

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